Quelques faits

Les impacts des problèmes de santé mentale

L’importance des problèmes de santé mentale est maintenant bien connue : 20 % de la population, soit une personne sur cinq, sera atteinte d’un trouble mental annuellement.  Parmi les personnes atteintes, 10 % présentent des troubles anxieux et 5 % des troubles dépressifs.

Les impacts sociosanitaires, sociaux et économiques des troubles mentaux sont significatifs et touchent les individus, leurs familles et l’ensemble de la société.  Les troubles mentaux représentent la principale cause d’incapacité et engendrent des coûts directs et indirects importants à la société en services médicaux, pharmaceutiques et sociaux, ainsi qu’en termes de perte d’emploi et de productivité chez les personnes atteintes de troubles mentaux et leurs familles, de décès prématurés et de coûts associés au système judiciaire.

Les impacts liés à la stigmatisation envers les personnes atteintes de troubles mentaux sont aussi importants.  En plus de créer l’isolement social, un sentiment de honte et de culpabilité chez la personne atteinte de troubles mentaux, la stigmatisation empêche la personne à rechercher les traitements requis ou des services adéquats en santé mentale. Ceci engendre les conséquences qui sont connues : absence de traitements; cessation prématurée des traitements; aggravation de la maladie; perte d’emploi; etc.
 

Au Québec1 :

  • la prévalence des troubles mentaux traités touche en moyenne 11,5 % de la population annuellement. Une comparaison avec la prévalence annuelle de l’hypertension (15,1 %), de l’asthme (8,6 %), des maladies cardiaques (5,1 %) et du diabète diagnostiqués chez les personnes de 12 ans et plus au Québec confirme l’importance des troubles mentaux;
  • la prévalence des troubles mentaux (traités) au Québec représente plus de 902 500 personnes de tout âge; 64,4 % de ce nombre, ou 581 400 personnes, présentent des troubles anxio-dépressifs;
  • la prévalence des troubles anxio-dépressifs est plus élevée chez les 35-65 ans que les autres groupes d’âge;
  • le taux de mortalité, toutes causes confondues, chez les personnes atteintes de troubles mentaux est supérieur à celui de la population en général;
  • la surmortalité liée aux troubles anxio-dépressifs est due aux traumatismes, dont notamment le suicide.

 

Les impacts économiques

Les impacts économiques des troubles mentaux au Québec ne sont pas encore précisés, mais ceux identifiés pour l’ensemble du Canada nous renseignent sur leur ampleur :

  • les coûts directs associés au traitement des troubles mentaux (services en établissements de santé, services médicaux, ordonnances pharmaceutiques) sont évalués à 42,3 MM $ par année;
  • les coûts indirects (journées de maladie à court terme, invalidité, décès prématurés) sont évalués à 6,3 MM $ par année3;  

Ces coûts ne tiennent pas compte des coûts dans d’autres secteurs (système judiciaire, réseau scolaire, jeunes en difficulté, autres) ni des coûts directs et indirects engendrés par le non-traitement des troubles mentaux ou des impacts économiques sur les familles.

Compte tenu de la prévalence des troubles mentaux, il est attendu que l’ensemble des coûts ira en augmentant avec la croissance démographique et le vieillissement de la population.

 

Les avantages de l’accès à la psychothérapie

Tout comme les médicaments, la psychothérapie fait maintenant partie des interventions reconnues dans le traitement des troubles mentaux. 

La psychothérapie :

  • répond aux besoins des individus et des médecins traitants référents;
  • procure des bénéfices à court, moyen et long terme pour l’individu et pour la société en général en termes de réduction du nombre de jours de maladie, d’augmentation du nombre de jours au travail et de diminution de l’utilisation d’autres ressources ou services de santé

Par ailleurs, dans les pays qui ont implanté un accès accru à la psychothérapie, des analyses économiques sur les coûts et les bénéfices liés à l’accès aux services de psychothérapie ont permis d’identifier les économies au niveau des prestations sociales et des coûts des services de santé (hospitalisations; services médicaux généraux et spécialisés; médicaments) ainsi que l’augmentation des revenus en taxes et impôts pour l’État du fait que les personnes maintiennent leur emploi.


Pour en savoir plus

Plusieurs études et analyses démontrent la pertinence d’un accès accru à la psychothérapie ainsi que les avantages tant en termes de résultats cliniques qu’économiques.  Dans cette section, vous trouverez quelques rapports de recherche et d’études portant sur l’accès à la psychothérapie et les avantages qui en découlent.  
 


1A. Lesage, V. Émond, Surveillance des troubles mentaux au Québec : prévalence, mortalité et profil d’utilisation des services. Institut national de santé publique du Québec, Surveillance des maladies chroniques, numéro 6, 2012. Données 2009-2010.

2L. Cazale, P. Lapierre, V. Nanhou. Maladies chroniques au Québec et au Canada : évolution récente et comparaison régionale. Institut de la statistique du Québec, Zoom santé, no 17, jan 2009.

3Mental Health Commission of Canada. The Life and Economic Impact of Major Mental Illnesses in Canada. December 2011.