L’importance des problèmes de santé mentale est maintenant bien connue : 20 % de la population, soit une personne sur cinq, sera atteinte d’un trouble mental annuellement. Parmi les personnes atteintes, 10 % présentent des troubles anxieux et 5 % des troubles dépressifs.
Les impacts sociosanitaires, sociaux et économiques des troubles mentaux sont significatifs et touchent les individus, leurs familles et l’ensemble de la société. Les troubles mentaux représentent la principale cause d’incapacité et engendrent des coûts directs et indirects importants à la société en services médicaux, pharmaceutiques et sociaux, ainsi qu’en termes de perte d’emploi et de productivité chez les personnes atteintes de troubles mentaux et leurs familles, de décès prématurés et de coûts associés au système judiciaire.
Les impacts liés à la stigmatisation envers les personnes atteintes de troubles mentaux sont aussi importants. En plus de créer l’isolement social, un sentiment de honte et de culpabilité chez la personne atteinte de troubles mentaux, la stigmatisation empêche la personne à rechercher les traitements requis ou des services adéquats en santé mentale. Ceci engendre les conséquences qui sont connues : absence de traitements; cessation prématurée des traitements; aggravation de la maladie; perte d’emploi; etc.
Les impacts économiques des troubles mentaux au Québec ne sont pas encore précisés, mais ceux identifiés pour l’ensemble du Canada nous renseignent sur leur ampleur :
Ces coûts ne tiennent pas compte des coûts dans d’autres secteurs (système judiciaire, réseau scolaire, jeunes en difficulté, autres) ni des coûts directs et indirects engendrés par le non-traitement des troubles mentaux ou des impacts économiques sur les familles.
Compte tenu de la prévalence des troubles mentaux, il est attendu que l’ensemble des coûts ira en augmentant avec la croissance démographique et le vieillissement de la population.
Tout comme les médicaments, la psychothérapie fait maintenant partie des interventions reconnues dans le traitement des troubles mentaux.
La psychothérapie :
Par ailleurs, dans les pays qui ont implanté un accès accru à la psychothérapie, des analyses économiques sur les coûts et les bénéfices liés à l’accès aux services de psychothérapie ont permis d’identifier les économies au niveau des prestations sociales et des coûts des services de santé (hospitalisations; services médicaux généraux et spécialisés; médicaments) ainsi que l’augmentation des revenus en taxes et impôts pour l’État du fait que les personnes maintiennent leur emploi.
Plusieurs études et analyses démontrent la pertinence d’un accès accru à la psychothérapie ainsi que les avantages tant en termes de résultats cliniques qu’économiques. Dans cette section, vous trouverez quelques rapports de recherche et d’études portant sur l’accès à la psychothérapie et les avantages qui en découlent.
1A. Lesage, V. Émond, Surveillance des troubles mentaux au Québec : prévalence, mortalité et profil d’utilisation des services. Institut national de santé publique du Québec, Surveillance des maladies chroniques, numéro 6, 2012. Données 2009-2010.
2L. Cazale, P. Lapierre, V. Nanhou. Maladies chroniques au Québec et au Canada : évolution récente et comparaison régionale. Institut de la statistique du Québec, Zoom santé, no 17, jan 2009.
3Mental Health Commission of Canada. The Life and Economic Impact of Major Mental Illnesses in Canada. December 2011.